Mohammed Yassine Alami, Rabii Bahraouy, Mourad Belaouni, Lahmadi Khalid, Mohammed Er-rami, Lhoussaine Louzi, Mohammed Sbiti
Journal: Medpeer Publisher
ISSN: 3066-2737
Volume: 2
Issue: 3
Date of Publication: 2025/03/28
L’infection urinaire est l’une des infections bactériennes les plus fréquentes, c’est l’un des principaux motifs de consultation. Les données cliniques, bactériologiques et épidémiologiques jouent un rôle déterminant dans la prise en charge du patient. L’objectif de notre étude est de déterminer le profil bactériologique de l’infection urinaire et la résistance aux antibiotiques des principales bactéries isolées dans les urines. Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective sur une période de 24 mois (Juillet 2021 à Juin 2023) dans le service de bactériologie de l'hôpital militaire Moulay Ismail de Meknès. Les examens cytobactériologiques sont réalisés par techniques classiques. La culture est faite sur milieu gélosé. L’antibiogramme se fait par technique manuelle et automatisé (Le Phoenix® 50 de BectonDeckinson), la lecture interprétative de l’antibiogramme selon les recommandations.
Sur 9867 examens cytobactériologiques des urines réalisés à notre laboratoire, 1676 étaient positifs soit 17%. 77,4% de ces ECBU provenaient des patients externes, les prélèvements provenaient des patients hospitalisés ont représenté 22,6% avec un sex-ratio Homme/Femme (H/F) de 2,16. Les profils bactériologiques des infections montrent une prédominance des BGN surtout les entérobactéries (77,9%) avec en tête de fil l’E.coli (47,8%), suivie par Klebsiella spp (29%), alors que les Cocci gram positif représente 17,4% avec prédominance de Staphylococcus Spp (9%) suivie de Enterococcus Spp avec 5,4%. L’interprétation des antibiogrammes a montré que les Entérobactéries ont des taux élevés de résistance à l’amoxicilline + acide clavulanique, 48,5% pour l’E. coli et de 56% pour le Klebsiella Spp. La résistance des entérobactéries au fluoroquinolones est de l’ordre de 31,40% pour l’E. coli, 28,50% pour Klebsiella spp, alors que pour le Cotrimoxazole, plus de la moitié des souches étaient résistantes. Par contre les aminosides gardent encore un bon profil d’activité sur les entérobactéries. L'étude de la sensibilité des souches bactériennes isolées aux antibiotiques révèle des niveaux de résistance préoccupants et alarmants, attribuables à une prescription souvent abusive d'antibiotiques à large spectre, tant en milieu hospitalier que communautaire. La prévalence des BMR est de 14,8%. Elles sont représentées par les entérobactéries productrices de betalactamase à spectre élargi qui ont été isolées dans 56,8% des cas, Le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline et les entérobactéries productrices de carbapénémases occupent la 2ème place avec des taux de 17,4% et de 15,2% respectivement.
Nos résultats sont analysés et discutés avec les données de la littérature nationale et internationale où des similarités ont été notées et où des différences non négligeables sont relevées.
Les résultats de cette étude témoignent de l’augmentation inquiétante de la fréquence dela résistance aux antibiotiques chez les entérobactéries uropathogènes ainsi que chez les autres souches isolées dans les ECBU. Ceci impose une prescription rationnelle des antibiotiques, une amélioration de l’hygiène hospitalière ainsi qu’une surveillance continue de l’évolution de la résistance bactérienne.
Infection urinaire, ECBU, Antibiorésistance, Bactéries multi-résistantes
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